Tourisme : l’envie plus forte que la peur ?
Basé sur le Covid-19 Barometer Mauritius (vague 1 & 2)
Les Européens, tout comme les Chinois et Américains, restent très préoccupés par la crise du Coronavirus : près de la moitié a encore peur de tomber malade malgré les précautions prises et 90% croient au retour de la pandémie avant la fin de l’année. Cependant, en Europe notamment, le relâchement des derniers jours de mai et les annonces de réouverture et d’assouplissement vont rapidement venir alimenter les projets des Européens.
Les facteurs économiques vont également commencer à peser sur les choix des consommateurs : dans les principaux pays européens, le Covid-19 affecte déjà les revenus d’une bonne partie de la population – entre moins de 30% et 50% – et un autre tiers s’attend à être impacté. Les annonces de fermeture et licenciements vont évidemment aggraver cette situation.
Dans ce contexte et cet état d’esprit, quelle place pour le voyage ? Comment rassurer sans mentir ? Comment rester dans les esprits pour ne pas perdre maintenant et plus tard ?
Les résultats des 4 vagues du Covid-19 Barometer de KANTAR[1], montrent que la grande majorité des voyageurs ont choisi de reporter leur voyage plutôt que de l’annuler.
Questionnés sur ce qu’ils veulent faire en priorité quand la pandémie se calmera, les consommateurs de tous les pays citent en premier lieu les interactions sociales, suivie des sorties dans des restaurants et bars, le shopping, les sorties culturelles, ainsi que le voyage, que ce soit sur le plan local ou international. Évidemment, les interdictions de circulation actuelles sont le premier frein au voyage, notamment transfrontalier.
Cette envie d’ailleurs diffère de pays en pays. Ainsi, elle est nettement plus forte parmi les Britanniques, les Allemands, les Suisses ou encore les Singapouriens. Dans ces pays, l’envie de voyage international est supérieure ou égale à celle du voyage local.
En comparaison, chez les Italiens, les Français, les Sud-Africains ou encore les Chinois, l’envie de voyage local est plus importante que l’international. Ces pays ont souvent des offres locales variées et intéressantes qui sont une bonne alternative au voyage lointain.
Et qu’en est-il à l’île de la Réunion ?
Pour Maurice, la bonne surprise sera sûrement au niveau régional. En effet, les Réunionnais voient Maurice comme une seconde destination de vacances derrière la Métropole (41% contre 74%)[2]. D’ailleurs, parmi les voyageurs réunionnais, une petite proportion envisage toujours de voyager en juillet ou en août et plus d’un tiers avant la fin de l’année.
Notons d’ailleurs que sur 50 pays interrogés, les Réunionnais semblent avoir moins craint la pandémie en comparaison aux autres, et sont globalement les moins préoccupés par le coronavirus.
Comment se préparer et pour attirer qui ?
Une cible privilégiée, les repeaters (30% de la clientèle mauricienne) – ils pourront être les plus facilement rassurés par rapport à la politique efficace menée jusqu’à présent par le gouvernement mauricien pour éliminer les risques sanitaires -, il semble aussi important de viser juste, avec une communication adaptée, par pays, car les situations diffèrent.
La destination Maurice continue d’exister même sans visiteur ; il serait judicieux de mettre en place une stratégie de communication ambitieuse et adaptée à chaque moment de la crise (ouverture des frontières, procédures de contrôle, quarantaine, etc.) car les visiteurs ont besoin de se projeter et de garder le lien ou l’intérêt pour notre île.
La communication de la destination doit surtout lui permettre de continuer à exister et à séduire sur le marché afin de ne pas perdre le bénéfice de plusieurs années de communication. En effet, il est prouvé qu’une marque qui ne communique pas en temps de crise, met deux fois plus de temps qu’une autre à se relever[3]. Les thèmes environnementaux et les actions de Maurice dans ce domaine pourraient être mis en avant, de façon concrète et transparente, afin de donner aussi du sens aux choix des voyageurs, qui veulent de plus en plus avoir un rôle positif, ou dans tous les cas réduire l’impact négatif de leurs voyages.
Enfin, en ce qu’il s’agit des offres elles-mêmes, dans un contexte qui s’améliore mais dans lequel le risque reste présent, la demande est à la flexibilité qui rassure et qui donne des moyens aux envies. La communication des opérateurs devrait rappeler aux voyageurs l’existence d’un meilleur futur et leur permettre de faire des projets et des plans concrets avec le maximum de flexibilité et le minimum de risque.
[1] Kantar Covid-19 Barometer – 4 vagues – Rapport Global – 50 pays, dont Maurice et Réunion
[2] Kantar Barometer Covid19 – Réunion Vague 1 et 2
[3] BrandZ – Kantar Worldwide
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le Baromètre Covid19 – Vague 1 et 2 sont disponibles
Un atelier de Relance Marketing de 4h sera organisé le 10 juin et le 18 juin en intra-entreprises ou sur-mesure pour une organisation (HRDC approved) : https://www.analysis.ms/recovery-marketing-road-map/
KANTAR (Océan Indien)
Contact : Katouskia Sawmy katouskia@www.analysis.ms – T 57243158
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